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jeudi 2 novembre 2017

Le Pape rappelle aux humanitaires le devoir moral de protéger la dignité de la personne

Le Pape François a rencontré ce samedi 28 octobre 2017 les participants à la troisième Conférence sur le droit international humanitaire. Devant des membres d’ONG mais aussi des ministres du gouvernement italien, le Saint-Père est revenu sur le thème de cette conférence: «La protection des populations civiles dans les conflits. Le rôle des organisations humanitaires et de la société civile».
Rappelant que les guerres continuent de blesser la dignité des personnes, le Pape a souhaité que chacun agisse selon les principes d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance. Le podcast de Samuel Bleynie.

40 ans après l’adoption de protocoles additionnels à la convention de Genève, concernant la protection des populations civiles, le Pape a d’abord souhaité laisser la porte ouverte à leur modification. Et ce afin de tenir compte «des conflits armés contemporains et des souffrances physiques, morales et spirituelles qui les accompagnent».
Car les témoignages «de crimes atroces, de véritables outrages aux personnes et à leur dignité» continuent d’affluer. «Des images de personnes sans vie, illustre François, de corps mutilés ou décapités, de nos frères et sœurs torturés, crucifiés, de leurs dépouilles offensées, interpellent la conscience de l’humanité.» Le Saint-Père évoque aussi les cités antiques et leurs trésors millénaires réduits à l’état de décombres, les hôpitaux et les écoles délibérément pris pour cibles, les lieux de culte visés, «souvent pendant les célébrations liturgiques».
Ce déferlement d’informations peut provoquer «une certaine saturation qui anesthésie et, dans une certaine mesure, relativise la gravité des problèmes», note le Pape. «C’est pourquoi une conversion des cœurs, une ouverture à Dieu et aux prochain sont nécessaires» pour faire jaillir «un engagement en faveur de l’humanité souffrante».
Importance de la prière
Cet engagement, François le discerne dans les démonstrations de solidarité et de charité, «qui ne manquent pas en temps de guerre», venues «de l’intérieur comme de l’extérieur de l’Église». «Vraiment le secours aux populations victimes des conflits réuni divers œuvres de miséricorde, sur lesquelles nous serons jugés à la fin de la vie», assure-t-il. Plus tard, il rappelle d’ailleurs les paroles du Christ: «dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait» (MT 25, 40).
Le Pape insiste alors sur trois points. La mise en pratique des principes «d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance», qui sont «le cœur du droit humanitaire». La nécessité qu’en cas d’hésitations, «la conscience individuelle sache reconnaître le devoir moral de respecter et protéger la dignité de la personne humaine dans chaque circonstance». Enfin, l’importance de la prière et d’un accompagnement spirituel des combattants et des acteurs humanitaires.


Les chrétiens doivent «donner une âme à l’Europe» demande le Pape François

c’est le thème qui réunit depuis hier 350 responsables politiques et évêques des 28 pays membres de l’Union européenne au Vatican. Ce samedi 28 octobre 2017, le Pape s’est adressé aux participants de cette rencontre organisée par la Comece, la commission des épiscopats de l’union européenne.
Après avoir rappelé que les personnes et la communauté sont aux fondements de l’Europe ; le Saint-Père a appelé à continuer à la construire autour de cinq piliers: le dialogue, l’inclusion, la solidarité, le développement et la paix.
Sens de la personne et de la communauté
«Quelle est notre responsabilité de chrétiens à un moment où le visage de l’Europe est toujours davantage caractérisé par une pluralité de cultures et de religions ?», s’est d’abord interrogé le Pape. Cette responsabilité est d’abord historique, semble-t-il indiqué, en évoquant les fondements de l’Europe que «en tant que chrétiens, nous voulons et pouvons contribuer à construire».
Il rappelle que pour Saint Benoît, patron de l’Europe, «il n’y a pas de rôles, il y a des personnes». Le sens de la personne: voilà l’une des valeurs que le christianisme a apporté selon le Pape, qui déplore la réduction du débat à une discussion de chiffres. «Il n’y a pas les citoyens, il y a les suffrages. Il n’y a pas les migrants, il y a les quotas. Il n’y a pas les travailleurs, il y a les indicateurs économiques. Il n’y a pas les pauvres, il y a les seuils de pauvreté», liste-t-il. Or donner un visage aux personnes oblige à une «responsabilité réelle» quand les chiffres offrent «l’alibi d’un désengagement».
Liées les unes aux autres, les personnes forment alors une communauté, «le plus grand antidote contre les individualismes», qui a donné son nom au premier projet européen (la «Communauté européenne»), note le Saint-Père. Les chrétiens, qui «reconnaissent que leur identité est de prime abord relationnelle», doivent faire redécouvrir ce sens à l’Europe ; et la famille, «en tant que première communauté», permettre cette découverte.
«Redonner de la dignité à la politique» par le dialogue
Mais comment développer l’Europe à partir de ces fondements? Grâce à cinq pierres. Le dialogue, d’abord.  Le Saint-Père appelle l’Europe à ne pas être uniquement «un espace d’échange économique» mais le «cœur névralgique de la politique» à travers un dialogue inclusif. «Cela pousse à prendre en compte le rôle positif et constructif de la religion en général dans l’édification de la société», défend François, critiquant un certain «préjugé laïciste». Il faut donc remplacer les affrontements, les «hurlements de revendications», fertiles aux populismes. «Les chrétiens sont appelés à redonner de la dignité à la politique entendue comme le plus grand service au bien commun et non comme une charge de pouvoir.»
Deuxième pilier: une inclusion «qui n’est pas synonyme d’aplatissement indifférencié» mais qui assume les différences «comme patrimoine commun et enrichissant». «Dans cette perspective, les migrants  sont une ressource plus qu’un poids», souligne François. Rappelant le droit des autorités à gérer la question migratoire «avec la vertu propre au gouvernement, c’est-à-dire la prudence» (comme il l’avait indiqué en revenant de Colombie), le Pape refuse une nouvelle fois la création de «murs d’indifférence et de haine».
Solidarité et collaboration entre générations
«Œuvrer pour une communauté inclusive signifie édifier un espace de solidarité», troisième pilier cité par le Pape. Cette solidarité doit s’exprimer envers les plus faibles, les pauvres, les rejetés mais aussi à travers «collaboration et soutien réciproque» entre les générations, insiste longuement François. Il déplore la «strérlité dramatique» de l'Europe, tant en raison du faible taux de naissance et des nombreux avortements que du «déficit de mémoire». Pour enrichir le présent, il appelle à redécouvrir le passé. Il pointe aussi la responsabilité éducative commune «des parents, de l'école et des universités, des institutions religieuses et de la société civile».
Le Pape appelle également l’Europe à être une «source de développement pour elle-même et pour le monde entier». Ce développement doit être intégral et promouvoir «tout homme et tout l’homme» (Popolorum Progressio). Pour le Saint-Père, cela implique d’offrir «du travail et des conditions adéquates de travail à chacun» mais aussi de redonner de la valeur au travail «concret» et manuel.
«Enfin, l’engagement des chrétiens en Europe doit constituer une promesse de paix», assure le Saint-Père. Pas seulement «pour éviter les tensions internes» mais aussi pour promouvoir une «culture de la paix», qui repose sur «l’amour de la vérité» et sur la «recherche de la justice». C’est ainsi que les chrétiens pourront «redonner une âme à l’Europe, réveiller sa conscience». Et ce pour suivre Saint Benoit: «messager de paix, artisan d’union et maître de civilisation» qui «nous montre à nous aussi chrétiens d’aujourd’hui combien de la foi jaillit une espérance joyeuse, capable de changer le monde».

lundi 16 octobre 2017

300 ans d'Aparecida: un message vidéo du Pape pour les pèlerins rassemblés au Brésil

Le Pape François a adressé un message vidéo aux pèlerins réunis à Aparecida ce 12 octobre 2017 à l’occasion des 300 ans de la découverte de l’image de la Vierge d’Aparecida, qui donne lieu à un culte marial très populaire au Brésil et dans toute l’Amérique latine.
Dans son message en portugais, le Pape François adresse une «étreinte fraternelle» au peuple brésilien, qui l’avait accueilli en 2013 lors des JMJ de Rio. Le Pape avait alors tenu à se rendre à Aparecida, où s’était tenue six ans avant l’assemblée du Conseil épiscopal latino-américain, le Celam.



Le Pape s’excuse dans son message de ne pas avoir pu venir en personne pour cette commémoration.  «La vie d’un Pape n’est pas facile», affirme-t-il. C’est le cardinal Giovanni Battista Re qui le représente pour cette commémoration.
François rappellent les trois enseignements d’Aparecida : l’espérance, les surprises de Dieu, et la joie. «Nous vous laissez pas vaincre par le désespoir, exhorte-t-il. Ayez confiance en Dieu, ayez confiance dans l’intercession de Notre Mère d’Aparecida». Au sanctuaire d’Aparecida comme dans chaque cœur dévot à Marie, on peut toucher l’espérance qui se concrétise en générosité, solidarité, spiritualité, explique-t-il.
François invite à transmettre cette joie pour qu’elle puisse rejoindre surtout «les périphéries géographiques, sociales et existentielles, qui désirent ardemment une goutte d’espérance». Il exhorte à ce que «le simple sourire» qui émane de l’image de Marie soit une source de sourire pour chacun : «le chrétien, affirme-t-il, ne peut jamais être pessimiste».
«Priez pour le Pape et soyez certains que le Pape prie toujours pour vous, insiste François. Aujourd’hui, le Brésil a besoin d’hommes et de femmes, qui, comblés d’espérance et solides dans la foi, soient témoins du fait que l’amour est plus fort que les ténèbres de l’égoïsme et de la corruption, conclut François, en rappelant sa « grande nostalgie du Brésil ».

lundi 9 octobre 2017

Messe à Sainte-Marthe: le Bon Samaritain nous éveille au mystère de Jésus

           





Prendre soin des personnes blessées comme l’a fait le Bon Samaritain. Ce lundi matin, 9 octobre 2017, lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a exhorté à aider et à soulager celui qui en a besoin, comme l’a fait le Christ lui-même qui «continue à payer pour nous».

Sa réflexion s’est basée sur l’Évangile d’aujourd’hui dans lequel Jésus raconte la parabole du Bon Samaritain qui, à la différence du prêtre et du lévite, s’arrête et apporte son secours à l’homme blessé à mort par les brigands.
La parabole du Bon Samaritain est la réponse que Jésus donne au docteur de la Loi, qui veut le mettre à l’épreuve, en lui demander que faire pour hériter de la vie éternelle. Jésus lui fait dire le commandement de l’amour envers Dieu et son prochain, mais le docteur de la Loi, qui ne savait pas sortir du «petit piège que Jésus lui avait tendu», lui demande qui est son prochain. Et alors Jésus répond avec cette histoire.
Dans la parabole, il y a six «acteurs» : les brigands, l’homme blessé à mort, le prêtre, l’aubergiste et le Samaritain, un païen qui ne venait pas du peuple juif. Le Christ répond toujours d’une façon plus haute, en expliquant son propre mystère.
Le Pape décrit un comportement fréquent. Les brigands s’en étaient allés heureux, parce qu’ils l’avaient dépouillé de nombreuses choses, et sa vie leur importait peu. Le prêtre, «qui devrait être un homme de Dieu», et le lévite, qui était proche de la Loi, sont passés outre face à l’homme blessé, presque en fin de vie :
«Une attitude habituelle entre nous : regarder une calamité, regarder une mauvaise chose, et passer outre. Et ensuite la lire dans les journaux, un peu dépeintes dans le scandale ou le sensationnalisme. Au contraire, ce païen, pécheur, qui était en voyage, a vu et n’est pas passé outre: il a eu compassion”. Et Luc le décrit bien : « Il l’a vu, il en a pris compassion, il s’en est fait proche, il ne s’est pas éloigné : il s’est rapproché. Il lui a pansé les plaies, en versant de l’huile et du vin. Mais il ne l’a pas laissé ici», en pensant, comme beaucoup, qu’il aurait fait sa part : non, il l’a ensuite pris en charge sur sa selle, l’a emmené dans une auberge et il a pris soin de lui, mais, le jour suivant, en devant s’en aller pour ses affaires, il a payé l’aubergiste pour qu’il prenne soin de lui, en lui disant aussi que ce qu’il aurait dépensé en plus «de ces deux deniers», il les lui paierait à son retour.
Ceci est «le mystère du Christ» qui «s’est fait serviteur, s’est abaissé, s’est annihilé et est mort pour nous». Jésus «n’est pas passé outre, il est allé vers nous, blessés à mort, il a pris soin de nous, il a payé pour nous, et il continue à payer», et «il paiera, quand il viendra pour la deuxième fois», comme «il a déjà payé». Avec ce mystère Jésus répond au docteur de la Loi, qui voulait le mettre à l’épreuve. Jésus est le Bon Samaritain qui invite cet homme à faire la même chose. «Ce n’est pas une histoire pour les enfants», a expliqué François aux fidèles présents à la Maison Sainte-Marthe, mais «le mystère de Jésus-Christ».
«Et en regardant cette parabole, nous comprendrons mieux la profondeur, la grandeur du mystère de Jésus-Christ. Le docteur de la loi s’en est allé sans rien dire, plein de honte, il n’a pas compris. Il n’a pas compris le mystère du Christ. Mais peut-être qu’il aura compris ce principe humain qui nous rapproche de la compréhension du mystère du Christ : le fait que chaque homme regarde un autre homme de haut en bas seulement quand il soit l’aider à se relever. Et si quelqu’un qui fait cela, il est en bon chemin, et sur la bonne voie, vers Jésus.»
Le Pape a fait référence aussi à l’aubergiste qui «n’a rien compris» mais a ressenti «de la stupeur», la stupeur de la rencontre avec quelqu’un qui faisait des choses dont il n’avait jamais entendu qu’elles puissent se faire. Cet étonnement de l’aubergiste traduit justement la surprise de la rencontre avec Jésus, a rappelé le Pape François, in invitant à se glisser dans la peau des personnages de ce récit et à se situer selon leur comportement :
«Qu’est-ce que je fais, moi ? Est-ce que je suis un brigand, un manipulateur, un corrompu ? Est-ce que je suis un prêtre qui regarde, et qui s’en va ? Ou un dirigeant catholique qui fait la même chose ? Ou je suis un pécheur ? Quelqu’un qui doit être condamné pour ses propres péchés? Et je rapproche, je me fais proche, je prends soin de celui qui est dans le besoin ? Comme je fais moi, face à tellement de blessures, à tellement de personnes blessées que je rencontre tous les jours ? Je fais comme Jésus ? Je prend la forme d’un serviteur ? Cela nous fera du bien de faire cette réflexion, en lisant et relisant ce passage. Mais ici se manifeste le mystère de Jésus-Christ, qui est venu pour nous, pour nous guérir, et donner la vie pour nous.»

samedi 7 octobre 2017

Protection des mineurs sur Internet: le Pape appelle à une mobilisation urgente contre les réseaux pédophiles

Le Pape s’est exprimé ce matin devant les participants au colloque organisé cette semaine à l’université Grégorienne de Rome au sujet de la protection des mineurs dans le monde numérique. Face au développement très rapide des réseaux de pornographie et de prostitution, qui tendent des pièges aux 800 millions de mineurs utilisant internet dans le monde, François appelle à ne pas se laisser dominer par la peur et par un sentiment d’impuissance, mais exige une mobilisation urgente de tous les acteurs de la protection de l’enfance.
S’appuyant notamment sur la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 et sur la Déclaration des droits de l’enfant de 1959, le Pape a rappelé qu’il faut travailler au niveau international pour des régimes juridiques toujours plus protecteurs pour les enfants, et mener ce combat «avec détermination et avec une vraie conviction en regardant avec tendresse tous les enfants qui viennent au monde, chaque jour et sous tous les cieux, qui ont besoin avant tout de respect, mais aussi d’attention et d’affection afin de pouvoir grandir dans toute la merveilleuse richesse de leurs potentialités.»
«L’Evangile nous parle de l’affection et de l’accueil de Jésus pour les enfants, qu’il prend dans les bras et bénit (cf. Mc 10, 16), parce que "le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent" (Mt 19, 14), a rappelé François. Et les paroles les plus dures de Jésus concernent justement ceux qui scandalisent les plus petits ; "il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes et qu’il soit englouti en pleine mer" (Mt 18, 6). Nous devons donc nous consacrer à la protection de la dignité des mineurs avec tendresse mais aussi avec une très grande détermination, en opposition à toutes les forces de cette culture du rebut qui aujourd’hui se manifeste de multiples manières au détriment surtout des plus faibles et des plus vulnérables, comme le sont, précisément, les mineurs.»
Face au développement de la culture numérique, fascinante et remplie de belles potentialités mais aussi porteuse de vrais risques, François juge nécessaire de développer une approche interdisciplinaire pour fixer les cadres d’une évolution législative qui puisse garantir «la protection de la dignité des jeunes, de leur saine croissance, de leur joie et de leur espérance».
Plus de 800 millions de mineurs naviguent aujourd’hui sur Internet. «Nous devons avoir les yeux ouverts et ne pas nous cacher une vérité qui est désagréable et que nous voudrions ne pas voir», a martelé le Pape, qui a fait remarquer, dans une allusion au drame de la pédophilie dans l’Église, que «cacher la réalité des abus sexuels est une très grave erreur et une source de nombreux maux». Évoquant l’explosion de la pornographie en ligne et des phénomènes de chantage qui y sont associés, allant jusqu’à des diffusions de viol sur le "Dark net" où «le mal trouve des moyens toujours nouveaux et plus efficaces, envahissants et capillaires pour agir et s’étendre», François tire la sonnette d’alarme : «Aucune personne au monde, aucune autorité nationale seule ne se sent capable d’embrasser adéquatement et de contrôler les dimensions et le développement de ces phénomènes qui s’entrecroisent et s’unissent à d’autres problèmes dramatiques liés au réseau, comme les trafics illicites, la criminalité économique et financière, le terrorisme international.»
Les familles aussi sont impuissantes : «la rapidité du développement met “hors-jeu” les générations les plus âgées, rendent très difficile ou quasi impossible le dialogue entre les générations et la transmission équilibrée des normes et de la sagesse de vie acquise grâce à l’expérience des années».
Appelant toutefois à ne pas se «laisser dominer par la peur qui est toujours mauvaise conseillère», et au contraire à se battre pour «un progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral», comme il l’écrivait dans son encyclique Laudato Si’. François appelle donc à une mobilisation efficace, et invite à surmonter trois écueils.
Tout d’abord, celui du relativisme, de dire que «dans le fond la situation n’est peut-être pas si grave…». François se dresse contre cette posture, en affirmant que «les progrès de la neurobiologie, de la psychologie, de la psychiatrie, conduisent au contraire à faire ressortir l’impact profond des images violentes et sexuelles sur les esprits malléables des enfants, à reconnaître les perturbations psychologiques qui se manifestent lors de la croissance dans les situations et les comportements de dépendance, de vrai esclavage consécutifs à l’abus de consommation d’images provoquantes ou violentes. Ce sont des perturbations qui pèseront lourdement sur les enfants d’aujourd’hui toute leur vie durant.»
Il remarque d’ailleurs que la consommation de la pornographie a aussi de lourdes conséquences sur la vie des adultes, car elle «marque aussi effectivement l’imaginaire concernant l’amour et les relations entre les sexes. Et ce serait une grave illusion de penser qu’une société dans laquelle la consommation anormale de sexe sur le réseau se répand parmi les adultes soit ensuite capable de protéger efficacement les mineurs.»
Deuxième écueil, celui de penser que tout peut se résoudre simplement par des solutions techniques, des filtres, des pares-feu proposé par les fournisseurs d’accès. Ces outils sont nécessaires, mais il est «aussi nécessaire que, à l’intérieur même de la dynamique du développement technique, la force de l’exigence éthique soit sentie par ses acteurs et protagonistes de manière beaucoup plus urgente, dans toute son ampleur et dans ses diverses implications».
Troisième écueil : «la vision idéologique et mythique du réseau comme règne de la liberté sans limites». «Le réseau a ouvert un espace nouveau et très large de libre expression et d’échange d’idées et d’informations. C’est certainement un bien, mais, comme nous le voyons, il a aussi offert des instruments nouveaux pour des activités illicites horribles et, dans le domaine qui nous occupe, pour l’abus et l’offense à la dignité des mineurs, pour la corruption de leur esprit et la violence sur leur corps. Il ne s’agit pas ici d’un exercice de liberté mais de crimes contre lesquels il faut lutter avec intelligence et détermination, en élargissant la collaboration entre les gouvernements et les forces de l’ordre au niveau global, de même que le réseau est devenu global.»
François appelle donc à une mobilisation urgente de tous les acteurs politiques et éducatifs, et assure de la disponibilité de l’Église catholique dans ce combat. «Comme nous le savons tous, l’Eglise catholique, ces dernières années, est devenue toujours plus consciente de ne pas avoir pourvu suffisamment en son sein à la protection des mineurs : des faits très graves sont venus au jour dont nous avons dû reconnaître les responsabilités devant Dieu, les victimes et l’opinion publique. C’est en raison, justement, des dramatiques expériences qui ont été faites et des compétences acquises dans l’engagement de conversion et de purification que l’Eglise sent aujourd’hui le devoir particulièrement grave d’œuvrer de manière toujours plus profonde et clairvoyante pour la protection des mineurs et de leur dignité, non seulement en son sein mais dans toute la société et dans le monde entier ; et ce, pas toute seule – parce que, c’est, à l’évidence, insuffisant – mais en offrant sa collaboration active et cordiale à toutes les forces et à toutes les composantes de la société qui veulent s’engager dans la même direction.»

Monsieur le Président du Sénat, Madame Ministre,
Excellences, Recteur Magnifique, Messieurs les Ambassadeurs, distinguées Autorités, Professeurs, Mesdames et Messieurs,
Je remercie le Recteur de l’Université Grégorienne, le Père Nuno da Silva Gonçalves, et la jeune fille qui représente les jeunes pour leurs aimables et intéressantes paroles d’introduction à notre rencontre. Je vous remercie tous pour votre présence ici ce matin, pour m’avoir communiqué les résultats de votre travail et surtout d’avoir partagé vos préoccupations et votre engagement pour affronter ensemble, en faveur des mineurs du monde entier, un problème nouveau et très grave, caractéristique de notre époque. Un problème qui n’avait pas encore été étudié et discuté de manière collégiale, avec le concours de nombreuses compétences et personnes aux responsabilités diverses, comme vous avez voulu le faire ces jours-ci : le problème de la protection efficace de la dignité des mineurs dans le monde numérique. La reconnaissance et la défense de la dignité de la personne humaine est principe et fondement de tout ordre social et politique juste, et l’Eglise a reconnu la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) comme une «vraie pierre milliaire sur la voie du progrès moral de l’humanité» (cf. Discours de Jean-Paul II à l’ONU en 1979 et en 1995). Dans la même ligne, bien conscient que les enfants sont parmi les premiers qui doivent recevoir attention et protection, le Saint-Siège a salué favorablement la Déclaration des droits de l’enfant (1959) et a adhéré à la Convention correspondante (1990) ainsi qu’aux deux Protocoles facultatifs (2001). La dignité et les droits des enfants doivent, en effet, être protégés par les régimes juridiques comme des biens extrêmement précieux pour toute la famille humaine (cf. Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, n. 244-245).
Sur ces principes nous sommes donc pleinement et fermement d’accord et nous devons également, sur leur base, travailler d’un commun accord. Nous devons le faire avec détermination et avec une vraie conviction en regardant avec tendresse tous les enfants qui viennent au monde, chaque jour et sous tous les cieux, qui ont besoin avant tout de respect, mais aussi d’attention et d’affection afin de pouvoir grandir dans toute la merveilleuse richesse de leurs potentialités. L’Ecriture nous parle de la personne humaine créée par Dieu à son image. Quelle affirmation plus forte pourrait-être faite à propos de sa dignité ? L’Evangile nous parle de l’affection et de l’accueil de Jésus pour les enfants, qu’il prend dans les bras et bénit (cf. Mc 10, 16), parce que «le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent» (Mt 19, 14). Et les paroles les plus dures de Jésus concernent justement ceux qui scandalisent les plus petits ; «il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes et qu’il soit englouti en pleine mer» (Mt 18, 6). Nous devons donc nous consacrer à la protection de la dignité des mineurs avec tendresse mais aussi avec une très grande détermination, en opposition à toutes les forces de cette culture du rebut qui aujourd’hui se manifeste de multiples manières au détriment surtout des plus faibles et des plus vulnérables, comme le sont, précisément, les mineurs.
Nous vivons dans un monde nouveau, que nous n’aurions même pas pu imaginer lorsque nous étions jeunes. Nous le définissons par deux mots simples – “monde numérique – digital world” - mais il est le fruit d’un engagement extraordinaire de la science et de la technique, qui a transformé en peu de décennies notre milieu de vie et notre manière de communiquer et de vivre, et qui est en train de transformer, dans un certain sens, notre manière même de penser et d’être, en influençant en profondeur la perception de nos possibilités et de notre identité. Nous en sommes, d’une part, comme étonnés et fascinés par les très belles potentialités qui s’ouvrent à nous ; d’autre part cela suscite en nous une crainte et peut-être une peur, quand nous voyons la rapidité de ce développement, les problèmes nouveaux et imprévus qui se posent à nous, les conséquences négatives – presque jamais voulues et cependant réelles – qu’il comporte. Nous nous demandons avec raison si nous sommes capables de conduire les processus que nous-mêmes avons mis en route, s’ils ne nous échappent pas, si nous faisons assez pour les garder sous contrôle.
Voilà la grande question existentielle de l’humanité d’aujourd’hui face à divers aspects de la crise globale qui est à la fois environnementale, sociale, économique, politique, morale et spirituelle. Vous vous êtes réunis, représentants de diverses disciplines scientifiques, de divers domaines d’engagement opérationnel dans les communications numériques, les lois et la politique, justement parce que vous êtes conscients du sérieux de ces défis liés au progrès scientifique et technique. Et avec clairvoyance vous avez concentré votre attention sur ce défi qui est probablement le plus crucial de tous pour l’avenir de la famille humaine : la protection de la dignité des jeunes, de leur saine croissance, de leur joie et de leur espérance.
Nous savons qu’aujourd’hui les mineurs sont plus d’un quart des plus de trois milliards d’utilisateurs d’internet, et cela veut dire que plus de 800 millions de mineurs naviguent sur le réseau. Nous savons que, seulement en Inde, dans deux ans, plus de 500 millions de personnes auront accès au réseau, et la moitié seront des mineurs. Que trouvent-ils sur le réseau ? Et comment sont-ils considérés par ceux qui, de diverses manières, ont pouvoir sur le réseau ? Nous devons avoir les yeux ouverts et ne pas nous cacher une vérité qui est désagréable et que nous voudrions ne pas voir. D’ailleurs, n’avons-nous peut-être pas assez compris, ces dernières années, que cacher la réalité des abus sexuels est une très grave erreur et une source de nombreux maux ? Alors, regardons la réalité, comme vous l’avez regardée ces jours-ci. Des phénomènes très graves déferlent sur le réseau : la diffusion d’images pornographiques toujours plus extrêmes, parce que, en raison de l’accoutumance, le seuil de stimulation s’élève ; le phénomène croissant de sexting entre les jeunes gens et les jeunes filles qui utilisent les réseaux sociaux ; le harcèlement qui s’exprime toujours plus en ligne et qui est une véritable violence morale et physique contre la dignité des autres jeunes ; la sextortion ; le racolage à but sexuel des mineurs à travers le réseau qui est désormais un fait dont la presse parle continuellement ; pour en arriver jusqu’aux crimes les plus graves et épouvantables des organisations en ligne du trafic des personnes, de la prostitution, voire de la commande et de la vision en direct de viols et de violences sur mineurs commis ailleurs dans le monde.  Le réseau a donc son côté obscur et des zones obscures (le dark net) où le mal trouve des moyens toujours nouveaux et plus efficaces, envahissants et capillaires pour agir et s’étendre. La vieille diffusion de la pornographie par la presse était un phénomène de faible dimension par rapport à ce qui est en train de se passer aujourd’hui dans une mesure rapidement croissante à travers le réseau. De tout cela, vous avez parlé avec clarté, de manière documentée et approfondie, et nous vous en sommes reconnaissants.
Nous restons certainement horrifiés devant tout cela. Mais malheureusement nous restons aussi désorientés. Comme vous le savez bien, et comme vous nous l’enseignez, la caractéristique du réseau est sa nature globale, qui couvre la planète dépassant toute frontière, devenant toujours plus capillaire, rejoignant partout toutes sortes d’utilisateurs, même les enfants, grâce à des dispositifs mobiles toujours plus souples et maniables. Pour cette raison, aujourd’hui, personne au monde, aucune autorité nationale seule ne se sent capable d’embrasser adéquatement et de contrôler les dimensions et le développement de ces phénomènes qui s’entrecroisent et s’unissent à d’autres problèmes dramatiques liés au réseau, comme les trafics illicites, la criminalité économique et financière, le terrorisme international. Du point de vue éducatif également nous nous sentons désorientés, parce que la rapidité du développement met “hors-jeu” les générations les plus âgées, rendent très difficile ou quasi impossible le dialogue entre les générations et la transmission équilibrée des normes et de la sagesse de vie acquise grâce à l’expérience des années. Mais nous ne devons pas nous laisser dominer par la peur qui est toujours mauvaise conseillère. Et moins encore nous laisser paralyser par le sentiment d’impuissance qui nous oppresse face à la difficulté de la tâche. Nous sommes au contraire appelés à nous mobiliser ensemble, sachant que nous avons besoin les uns des autres pour chercher et trouver les voies et les attitudes correctes afin de donner des réponses efficaces. Nous devons avoir confiance qu’ «il est possible d’élargir de nouveau le regard, et la liberté humaine est capable de limiter la technique, de l’orienter, comme de la mettre au service d’un autre type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral» (Enc. Laudato si’, n. 112).
Pour que cette mobilisation soit efficace, je vous invite à contrer fermement certaines erreurs possibles de perspective. Je me limite à en indiquer trois. La première est de sous-évaluer le dommage qui est fait aux mineurs par les phénomènes rappelés précédemment. La difficulté pour les endiguer peut nous conduire à la tentation de dire : « dans le fond la situation n’est peut-être pas si grave… ». Mais les progrès de la neurobiologie, de la psychologie, de la psychiatrie, conduisent au contraire à faire ressortir l’impact profond des images violentes et sexuelles sur les esprits malléables des enfants, à reconnaître les perturbations psychologiques qui se manifestent lors de la croissance dans les situations et les comportements de dépendance, de vrai esclavage consécutifs à l’abus de consommation d’images provoquantes ou violentes. Ce sont des perturbations qui pèseront lourdement sur les enfants d’aujourd’hui toute leur vie durant.
Et qu’il me soit permis ici de faire une observation. On insiste avec raison sur la gravité de ces problèmes pour les mineurs, mais il est possible, par contrecoup, de sous évaluer ou de chercher à faire oublier qu’existent aussi des problèmes chez les adultes. Et la limite de la distinction entre l’âge adulte et l’âge de la minorité est nécessaire pour les normes juridiques ; mais ceci n’est pas suffisant pour affronter les défis, car la diffusion de la pornographie toujours plus extrême et des autres utilisations impropres du réseau cause non seulement des troubles, des dépendances, et de graves dommages également chez les adultes, et marque aussi effectivement l’imaginaire concernant l’amour et les relations entre les sexes. Et ce serait une grave illusion de penser qu’une société dans laquelle la consommation anormale de sexe sur le réseau se répand parmi les adultes soit ensuite capable de protéger efficacement les mineurs. La seconde erreur est de penser que les solutions techniques automatiques, les filtres construits sur la base d’algorithmes toujours plus précis pour identifier et bloquer la diffusion des images abusives et nuisibles soient suffisants pour faire face aux problèmes. Il s’agit certainement de mesures nécessaires. Certainement les entreprises qui mettent à disposition de millions de personnes des réseaux sociaux et des instruments informatiques toujours plus puissants, capillaires et rapides, doivent y investir une part en proportion conséquente de leurs gains considérables. Mais il est aussi nécessaire que, à l’intérieur même de la dynamique du développement technique, la force de l’exigence éthique soit sentie par ses acteurs et protagonistes de manière beaucoup plus urgente, dans toute son ampleur et dans ses diverses implications.
Et ici nous dévons prendre en considération la troisième erreur possible de perspective qui consiste dans la vision idéologique et mythique du réseau comme règne de la liberté sans limites. Se trouvent justement aussi parmi vous des représentants de ceux qui doivent faire les lois et de ceux qui doivent les faire observer pour la garantie et la sauvegarde du bien commun et de chaque personne. Le réseau a ouvert un espace nouveau et très large de libre expression et d’échange d’idées et d’informations. C’est certainement un bien, mais, comme nous le voyons, il a aussi offert des instruments nouveaux pour des activités illicites horribles et, dans le domaine qui nous occupe, pour l’abus et l’offense à la dignité des mineurs, pour la corruption de leur esprit et la violence sur leur corps. Il ne s’agit pas ici d’un exercice de liberté mais de crimes contre lesquels il faut lutter avec intelligence et détermination, en élargissant la collaboration entre les gouvernements et les forces de l’ordre au niveau global, de même que le réseau est devenu global. De tout cela vous avez discuté entre vous et, dans la “Déclaration” que vous venez de me présenter, vous avez indiqué plusieurs directions où il faut encourager la collaboration concrète entre tous les acteurs appelés à s’engager pour faire face au grand défi de la défense de la dignité des mineurs dans le monde numérique. J’appuie avec grande résolution et avec élan les engagements que vous prenez.
Il s’agit de réveiller la conscience de la gravité des problèmes,  de faire des lois adéquates, de contrôler les développements de la technologie, d’identifier les victimes et de poursuivre les coupables de crimes, d’assister les mineurs touchés pour les réhabiliter, d’aider les éducateurs et les familles à assurer leur service,  d’être créatifs dans l’éducation des jeunes à un usage adéquat d’internet – qu’il soit sain pour eux-mêmes et pour les autres mineurs -,  de développer la sensibilité et la formation morale, de continuer la recherche scientifique dans tous les domaines liés à ce défi. Vous exprimez avec raison le vœu que les leaders religieux également et les communautés de croyants participent à cet effort commun, en mettant en jeu toute leur expérience, leur autorité et leur capacité éducative et de formation morale et spirituelle. En effet, seule la lumière et la force qui viennent de Dieu peuvent nous permettre d’affronter les nouveaux défis. En ce qui concerne l’Eglise catholique, je veux assurer de sa disponibilité et de son engagement. Comme nous le savons tous, l’Eglise catholique, ces dernières années, est devenue toujours plus consciente de ne pas avoir pourvu suffisamment en son sein à la protection des mineurs : des faits très graves sont venus au jour dont nous avons dû reconnaître les responsabilités devant Dieu, les victimes et l’opinion publique. C’est en raison, justement, des dramatiques expériences qui ont été faites et des compétences acquises dans l’engagement de conversion et de purification que l’Eglise sent aujourd’hui le devoir particulièrement grave d’œuvrer de manière toujours plus profonde et clairvoyante pour la protection des mineurs et de leur dignité, non seulement en son sein mais dans toute la société et dans le monde entier ; et ce, pas toute seule – parce que, c’est, à l’évidence, insuffisant – mais en offrant sa collaboration active et cordiale à toutes les forces et à toutes les composantes de la société qui veulent s’engager dans la même direction. En ce sens, elle adhère à l’objectif de «mettre un terme à la maltraitance, à l’exploitation et à la traite, et à toutes les formes de violence et de torture dont sont victimes les enfants» énoncé par les Nations Unies dans l’Agenda pour le développement durable 2030 (Objectif 16.2).
A de multiples occasions et dans de nombreux pays différents, mes yeux rencontrent ceux des enfants, pauvres et riches, sains et malades, joyeux et souffrants. Etre regardé par les yeux des enfants est une expérience que nous connaissons tous et qui nous touche au fond du cœur et qui nous oblige aussi à un examen de conscience. Que faisons-nous pour que ces enfants puissent nous regarder en souriant et pour qu’ils conservent un regard limpide, rempli de confiance et d’espérance ? Que faisons-nous pour que cette lumière ne leur soit pas volée, pour que ces yeux ne soient pas troublés et corrompus par ce qu’ils trouvent sur le réseau, qui sera une part intégrante et très importante de leur cadre de vie ? Travaillons-donc ensemble pour avoir toujours le droit, le courage et la joie de regarder dans les yeux les enfants du monde.

vendredi 6 octobre 2017

Le Pape François appelle à résister à «l'avilissement de l'humanisme»

L’Académie pontificale pour la Vie est appelée par le Pape François à suivre un «nouvel horizon» qui doit permettre de «résister à l’anesthésie et à l’avilissement de l’humanisme».
Dans un discours adressé ce jeudi 5 octobre 2017 aux membres de l’Académie réunis en salle du Synode à l’occasion de leur assemblée plénière, le Pape a tenté de répondre aux «formidables questions» que pose «la puissance des biotechnologies». Le thème de cette rencontre est «Accompagner la vie. Nouvelles responsabilités à l’ère technologique». Ce qui a amené François à revenir sur trois points.
Il y a d’abord la dénonciation de la «culture centrée de manière obsessionnelle sur la souveraineté de l’homme par rapport à la réalité». Certes, concède François, «il ne s’agit pas de nier ou de réduire la légitimité de l’aspiration individuelle à la qualité de la vie et l’importance des ressources économiques ou des moyens techniques qui peuvent la favoriser». Mais, précise le Pape, «on ne peut pas passer sous silence le matérialisme sans scrupule qui caractérise l’alliance entre l’économie et la technique et qui traite la vie comme une ressource à exploiter ou à écarter en fonction du pouvoir et du profit».
Le Pape ne s’arrête pas là et fustige «ce matérialisme technocratique» qui promeut des «promesses illusoires» qui n’entravent en rien la progression des «territoires de la pauvreté et du conflit, du déchet et de l’abandon, du ressentiment et de la désespérance». Dans ce contexte bien noir, «la foi chrétienne nous pousse à reprendre l’initiative». «Le monde a besoin de croyants qui, avec sérieux et joie, soient créatifs et proposent, humbles et courageux, résolument déterminés à réduire la fracture entre les générations».
A la source de cette initiative que le Pape appelle de ses vœux, il y a bien sûr «la Parole de Dieu». A ce titre, «l’encyclique Laudato Si’ est comme un manifeste de cette reprise du regard de Dieu et de l’homme sur le monde» explique François. L’homme n’est pas seulement «un assemblage de cellules bien organisées et sélectionnées au cours de l’évolution de la vie. L’entière création est comme inscrite dans l’amour spécial de Dieu pour la créature humaine», poursuit le Pape.
Il faut donc relire le récit de la Création pour apprécier «le geste de l’amour de Dieu qui confie à l’alliance entre l’homme et la femme la création et l’histoire».
Cette alliance, elle se retrouve dans «l’union d’amour, personnel et fécond, qui marque la route de la transmission de la vie à travers le mariage et la famille». Cette alliance, poursuit le Pape, est «une invitation à la responsabilité pour le monde, dans la culture et dans la politique, dans le travail et dans l’économie et aussi dans l’Église». Cela sous-tend une entente réciproque entre les hommes et les femmes, «créés ensemble, dans leur différence bénie : ensemble ils ont péché, ensemble, avec la grâce de Dieu, ils retournent au dessein de Dieu pour honorer le soin du monde et de l’histoire qu’il leur a confié».
Le défi posé par les biotechnologies constitue ainsi aux yeux du Pape François «une vraie révolution culturelle». C’est pourquoi, il faut, selon lui, reconnaître les «retards et les manques». Il en est ainsi des «formes de subordination qui ont tristement marqué l’histoire des femmes». Elle doivent être «définitivement abandonnées» assène François. Mais «l’hypothèse avancée récemment de rouvrir la route pour la dignité de la personne en neutralisant radicalement la 


différence sexuelle et, donc, l’entente de l’homme et de la femme, n’est pas juste», affirme-t-il.
«La manipulation biologique et psychique de la différence sexuelle, que la technologie biomédicale laisse entrevoir comme complétement disponible et au choix de la liberté – alors qu’elle ne l’est pas – risque ainsi de démanteler la source d’énergie qui alimente l’alliance de l’homme et de la femme et la rend créative et féconde». Or, «l’alliance générative de l’homme et de la femme est un principe pour l’humanisme planétaire des hommes et des femmes, non un handicap».
Le Pape est enfin revenu sur l’accompagnement et le soin de la vie tout au long de l’histoire individuelle et sociale des individus. Cela demande «la réhabilitation d’un éthos de la compassion ou de la tendresse pour la génération et la régénération de l’humain dans sa différence». Il faut donc retrouver «la sensibilité pour les divers âges de la vie» explique le Pape. Or ce n’est pas la voie que nous avons emprunté en construisant des villes «toujours plus hostiles aux enfants» et des communautés «toujours plus inhospitalières pour les personnes âgées, avec des murs sans portes ni fenêtres».
C’est là que l’Académie a un rôle à jouer pour faire dialoguer les personnes de différents horizons afin de trouver des solutions et ramener l’attention vers les peuples.

mercredi 31 mai 2017

COLLEGE DES PRETRES De la Sainte Métropole greco-orthodoxe du Cameroun

COLLEGE DES PRETRES De la Sainte Métropole greco-orthodoxe du Cameroun Décret n° 2009/070 du 12 février 2009 A Son Eminence Mgr GREGORIOS STERGIOU Métropolite du Cameroun et d’Afrique Centrale Objet : Lettre ouverte à propos de la mauvaise Ambiance dans notre Métropole Eminence, Nous, prêtres de la Sainte Métropole du Cameroun, après mûre réflexion et unanimement, avons convenu de nous adresser à vous par lettre pour vous présenter nos requêtes et nos revendications, étant donné que toute autre voie de dialogue avec vous est impossible. Depuis votre arrivée au Cameroun, les prêtres orthodoxes, leur famille, ainsi que les fidèles de notre Métropole, vivent une situation dramatique, qui s’est empirée de jour en jour jusqu’à devenir complètement en ce jour totalement insupportable. Certains problèmes qui existaient déjà avant votre arrivée, non seulement sont restés sans solution, mais encore se sont compliqués à cause de votre indifférence et de votre mépris pour le bien-être des Nègres. Vous vous rappelez que la totalité des prêtres avaient rédigé un Mémorandum pour dénoncer ces problèmes et cette situation. Malheureusement, certains de ces prêtres se trouvent aujourd’hui dans une situation confuse sans la moindre assistance de votre part (salaire, soins de santé, etc.) En tant que Clergé orthodoxe, soucieux de la mission que le Christ nous a confiés et, responsables du bien-être spirituel et matériel de nos familles et de no fidèles, nous sommes dans l’obligation de vous exprimer notre profonde déception sur votre comportement, votre attitude et votre mentalité vis-à-vis de nous, de nos familles et de tous les fidèles de cette Métropole. Nous tenons à vous rappeler que le Cameroun est un état de droit et qu’il adhère totalement à la déclaration universelle des Droits de l’Homme proclamés par les Nations Unies le 10 décembre 1948. Et nous lisons en son article 4e « Nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude, l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes » ; et en son article 5e « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Depuis que les évêques sont passés au Cameroun, de Monseigneur Eutache, jusqu’à nos jours, vous vous êtes conduit avec une cruauté sans nul pareil. Alors pour vous rafraîchir la mémoire, nous vous dressons ici une liste non exhaustive des problèmes que nous subissons : Vie matérielle des prêtres 1) Logement : aucun prêtre n’est logé comme dans l’Eglise catholique et protestante, sauf les prêtres blancs et ceux qui sont vos complices ; 2) Transport : aucun prêtre ne possède d’indemnité de transport ou un moyen de locomotion dont les charges sont supportées par la Métropole, pourtant à certains de vos préférés, vous avez donné voiture, carburant et chauffeur ; les quelques motos bon- marché que vous avez acheté et donné à certains prêtres sont presque toutes cassées, à cause du manque de moyens pour leur entretien ; 3) Scolarité : Vous avez trouvé que les prêtres bénéficiaient des bourses d’études pour leurs enfants, qu’ils percevaient avant chaque début de trimestre pour résoudre les problèmes de la rentrée scolaire. A votre arrivée, non seulement vous les avez diminuées presque de moitié, mais aujourd’hui elles ne viennent que tardivement. Nous ne sommes pas sûrs d’inscrire nos enfants à l’école ou au collèges cette année ; 4) Soins de santé : aucun prêtre n’est assuré d’être soigné en cas de maladie. Vous avez même souvent trouvé et abandonné certains prêtres dans un état de santé grave, alors que nous savons que vous vous occupez de certaines familles (logement, soins de santé, scolarité…).
L'« Église orthodoxe » ou « Communion des Églises orthodoxes » regroupe les nombreuses Églises territoriales qui se réclament de la théologie des sept premiers conciles du christianisme et des canons ou lois qu'ils ont édictés.
Le christianisme orthodoxe (en grec Ὀρθοδοξία, signifiant « opinion juste ») professe descendre directement des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres de Jésus dans les provinces orientales de l'Empire romain.
Sept de ces Églises orthodoxes se réclament d'une fondation par un apôtre, ou un évangéliste, au ier siècle, l'Église orthodoxe de Constantinople fondée par l'apôtre André, l'Église d'Alexandrie et de toute l'Afrique fondée par Marc, l'Église d'Antioche et de tout l'Orient fondée par les apôtres Pierre et Paul, l'Église orthodoxe de Jérusalem fondée par l'apôtre Jacques, l'Église de Géorgie fondée par l'apôtre André, l'Église orthodoxe de Chypre fondée par Paul et l'Église orthodoxe de Grèce fondée par Paul : certaines portent la dénomination officielle d’apostoliques, d'autres non.
Les Églises orthodoxes se sont réparties dans le monde entier au travers de la diaspora des communautés d'origine et par le biais de convertis. Ces Églises en inter-communion partagent une compréhension, un enseignement et des offices qui avaient cours à l'origine dans l'Empire romain d'Orient et se considèrent comme faisant partie d'une seule et même Église.
Avec les chrétiens orthodoxes des Églises des deux conciles et ceux des Églises des trois conciles, les chrétiens orthodoxes des Églises des sept conciles représentent dans le monde la troisième plus grande confession chrétienne en nombre de fidèles après l'Église catholique et les dénominations protestantes. On estime à 250 millions le nombre de chrétiens orthodoxes dans le monde1,2.
Elles sont principalement présentes dans l'antique zone de culture grecque, c'est-à-dire dans la zone orientale du bassin de la Méditerranée (GrèceAlbanieTurquieSyrieLibanIsraëlPalestineÉgypteArménieGéorgie), dans les zones de peuplement slave (RussieUkraineBiélorussieBulgarieSerbieMonténégroRépublique de Macédoine) ainsi qu'en Roumanie et Moldavie.
Les Églises orthodoxes célèbrent la liturgie selon cinq rites différents (byzantin, arménien, antiochien, chaldéen et alexandrin3) ; la Bible et la Liturgie sont lues dans les langues nationales actuelles ou anciennes (araméenarménien classiquegrec des Évangilesvieux-slave).