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samedi 1 novembre 2014

AFRIQUE/EGYPTE - Prise de position du Patriarche copte orthodoxe en matière de pèlerinages à Jérusalem

Moscou – La position de l’Eglise copte orthodoxe à propos des pèlerinages de fidèles égyptiens à Jérusalem « demeure inchangée » par rapport à ce qui avait été établi par le précédent Patriarche, Shenuda III. L’indication de ne pas visiter la Cité Sainte demeure donc en vigueur et ne cessera que lorsque pourront entrer librement à Jérusalem également les « frères musulmans » de la nation égyptienne. C’est ainsi que s’est exprimé le Patriarche copte orthodoxe Tawadros II dans le cadre d’une réception offerte en son honneur le 30 octobre au soir à l’Ambassade d’Egypte à Moscou, à l’occasion de la visite que le Patriarche effectue actuellement en Russie.
Ainsi que l’indiquent des sources égyptiennes consultées par l’Agence Fides, Tawadros II a également fait part, à cette même occasion, de sa satisfaction s’agissant du réseau de contacts et de collaborations croissantes entre les Eglises présentes en Egypte et l’Université sunnite d’Al-Azar.Au cours des années de la radicalisation du conflit israélo-arabe, le Patriarche copte orthodoxe Shenuda III avait interdit aux fidèles de son Eglise de se rendre en pèlerinage dans l’Etat hébreu, sa position n’ayant pas changé même après la normalisation des rapports entre l’Egypte et Israël. Aujourd’hui encore, l’interdiction n’a pas été formellement levée par le Patriarche Tawadros II, même si nombreux sont ceux qui en soulignent le caractère anachronique, dans le cadre des rapports existant entre les deux nations limitrophes. En avril dernier, un groupe de chrétiens égyptiens s’était cependant rendu en pèlerinage à Jérusalem, visitant les Lieux Saints .
Les rapports entre Israël et l’Eglise copte orthodoxe sont par ailleurs compliqués par le choix de l’administration israélienne de continuer à tolérer l’occupation de chapelles et de lieux coptes de Jérusalem de la part de moines de l’Eglise orthodoxe éthiopienne, unie pendant des siècles à l’Eglise copte orthodoxe mais devenue autocéphale en 1959.Le 29 octobre, au cours de sa visite en Russie – la première d’un Patriarche copte orthodoxe – Tawadros II a rencontré le Patriarche orthodoxe de Moscou, Cyril. Au cours de la rencontre a notamment été établie la création d’une Commission bilatérale chargée de favoriser la collaboration spirituelle et pastorale entre les deux Eglises.

Un nouveau patriarche pour l'Eglise syro-orthodoxe

                                                           
       (RV) L'Eglise syro-orthodoxe a élu son 23ème patriarche, il s'agit de Cyril Aphrem Karim, qui remplace Ignatius Zakka I Iwas, décédé le 21 mars dernier à 81 ans. Son titre officiel est patriarche d'Antioche et de tout l'Orient. Né en Syrie, âgé de 48 ans, il était jusqu'à présent l'archevêque oriental des Etats-Unis. Il prendra le nom de Mor Ignatius Aphrem II.

L'élection s'est tenue au siège de l'Eglise syro-orthodoxe à Atshaneh, au Liban. Cette Eglise est l'une des communautés chrétiennes d'Orient les plus anciennes. Elle compte 4 millions de fidèles qui vivent en Syrie, au Liban et en Irak. La communauté syro-orthodoxe est également présente en Allemagne, en Suède et aux Etats-Unis.

Dossier : en Israël, les juifs ultra-orthodoxes devront faire leur service militaire, comme les autres

                                 
En Israël, c’est une première depuis 1948, les juifs ultra-orthodoxes doivent à nouveau effectuer leur service militaire. La loi qui les en exemptait a en effet expiré, suite à une décision de la Cour suprême israélienne. Le ministre de la défense, Ehud Barak, a donné un mois à l’armée pour tenter de trouver une solution, afin d’enrôler les orthodoxes progressivement. Car eux refusent obstinément de rejoindre l’armée. Un privilège très mal compris par le reste de la population israélienne.

Le sujet est devenu un débat brulant dans le pays.
Pourquoi ? Comment régler le problème ? Et que dire de l’importance croissante prise par les juifs ultra-orthodoxes dans le pays ?L’analyse de Fréderic Encel, professeur à sciences Po Paris, et spécialiste du Moyen Orient 
Propos recueillis par Justine Vassogne     

mercredi 22 octobre 2014

Le discours de clôture du Synode du Pape en intégralité

                                                                         (RV) Le 18 octobre 2014, le Pape François a prononcé un discours lors de la 15e Congrégation générale du Synode extraordinaire sur la famille. Cette intervention est venue clore deux semaines de discussions entre évêques du monde entier. Vous pouvez retrouver ci-dessous l'intégralité du discours du Pape, selon une traduction en français réalisée par la Secrétairerie d'Etat du Vatican.

« Eminences, Béatitudes, Excellences, frères et sœurs,
Le cœur empli de reconnaissance et de gratitude je voudrais rendre grâce, avec vous, au Seigneur qui nous a accompagnés et nous a guidés ces derniers jours, avec la lumière de l’Esprit Saint !
Je remercie de tout cœur Monsieur le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode, S.Exc. Mgr Fabio Fabene, sous-secrétaire, et avec eux je remercie le rapporteur, le cardinal Peter Erdő, qui a énormément travaillé, même lors des jours de deuil en famille, et le secrétaire spécial S.Exc. Mgr Bruno Forte, les trois présidents-délégués, les greffiers, les consulteurs, les traducteurs et les anonymes, tous ceux qui ont œuvré avec une vraie fidélité dans les coulisses et un dévouement total à l’Eglise et sans trêve : merci beaucoup !
Je vous remercie également tous, chers pères synodaux, délégués fraternels, auditeurs, auditrices et assesseurs pour votre participation active et fructueuse. Vous serez dans mes prières, et je demanderai au Seigneur de vous récompenser par l’abondance de ses dons de grâce !
Je pourrais dire sereinement que — avec un esprit de collégialité et de synodalité — nous avons vécu véritablement une expérience de « synode », un parcours solidaire, un « chemin ensemble ». Et cela ayant été « un chemin », comme sur tout chemin, il y a eu des moments de courses rapides, comme à vouloir gagner contre le temps et atteindre au plus vite l’objectif; d’autres moments de lassitude, comme à vouloir dire "assez" ; d’autres moments d’enthousiasme et d’ardeur. Il y a eu des moments de profond réconfort en écoutant le témoignage des vrais pasteurs (cf. Jn 10 et Cann. 375, 386, 387) qui portent dans le cœur sagement les joies et les larmes de leurs fidèles. Des moments de consolation et de grâce et de réconfort en écoutant les témoignages des familles qui ont participé au synode et ont partagé avec nous la beauté et la joie de leur vie matrimoniale. Un chemin où le plus fort s’est senti en devoir d’aider le moins fort, où le plus expert s’est mis au service des autres, même à travers les confrontations. Et comme c’est un chemin d’hommes, avec les réconforts il y a eu aussi des moments de désolation, de tension, et de tentations, dont on pourrait mentionner quelques possibilités :
 - une : la tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire vouloir s’enfermer dans ce qui est écrit (la lettre) et ne pas se laisser surprendre par Dieu, par le Dieu des surprises (l’esprit) ; à l’intérieur de la loi, de la certitude de ce que nous connaissons et non pas de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Depuis l’époque de Jésus c’est la tentation des zélés, des scrupuleux, des attentifs et de ceux qu’on appelle aujourd’hui « traditionalistes » et aussi des intellectualistes.
 - La tentation de l’angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde trompeuse bande les blessures sans d’abord les soigner ni les traiter ; qui s’attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C’est la tentation des « bien-pensants », des timorés et aussi de ceux qu’on appelle « progressistes et libéralistes ».
- La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre le jeûne long, lourd et douloureux (cf. Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8, 7) c’est-à-dire de le transformer en « fardeaux insupportables » (Lc 10, 27).
- La tentation de descendre de la croix, pour faire plaisir aux gens, et ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père ; de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu.
- La tentation de négliger le « depositum fidei », de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres ou, dans l’autre sens, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue précieuse et un langage élevé pour dire tant de choses et ne rien dire ! On les appelait des « byzantinismes », je crois, ces choses-là...
Chers frères et sœurs, les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter ni non plus nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maître ; donc si Jésus a été tenté — et même appelé Béelzéboul (cf. Mt 12, 24) — ses disciples ne doivent pas s’attendre à un meilleur traitement.
Personnellement, je me serais beaucoup inquiété et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées ; ce mouvement des esprits, comme l’appelait saint Ignace (EE, 6) si tout le monde avait été d’accord ou taciturne dans une paix fausse et quiétiste. En revanche j’ai vu et j’ai écouté — avec joie et reconnaissance — des discours et des interventions pleines de foi, de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse, de franchise, de courage et de  parrhésie. Et j’ai entendu qu’a été mis devant les yeux de chacun le bien de l’Eglise, des familles et la « suprema lex », la « salus animarum » (cf. Can. 1752). Et ce toujours — nous l’avons dit ici, dans cette salle — sans jamais mettre en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage : l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et la procréation, c’est-à-dire l’ouverture à la vie (cf. Cann. 1055, 1056 et Gaudium et spes, n. 48).
Et c’est cela l’Eglise, la vigne du Seigneur, la Mère fertile et la Maîtresse attentive, qui n’a pas peur de se retrousser les manches pour verser l’huile et le vin sur les blessures des hommes (cf. Lc 10, 25-37) ; qui ne regarde pas l’humanité depuis un château de verre pour juger ou étiqueter les personnes. C’est cela l’Eglise une, sainte, catholique, apostolique et composée de pécheurs, qui ont besoin de sa miséricorde. C’est cela l’Eglise, la véritable épouse du Christ, qui cherche à être fidèle à son Epoux et à sa doctrine. C’est l’Eglise qui n’a pas peur de manger et de boire avec les prostituées et les publicains (cf. Lc 15). L’Eglise qui a les portes grandes ouvertes pour recevoir ceux qui sont dans le besoin, les repentis et pas seulement les justes ou ceux qui croient être parfaits ! L’Eglise qui n’a pas honte de son frère qui a chuté et ne fait pas semblant de ne pas le voir, mais se sent au contraire impliquée et presque obligée de le relever et de l’encourager à reprendre son chemin et l’accompagne vers la rencontre définitive, avec son Epoux, dans la Jérusalem céleste.
C’est cela l’Eglise, notre mère ! Et quand l’Eglise, dans la variété de ses charismes, s’exprime en communion, elle ne peut pas se tromper : c’est la beauté et la force du sensus fidei, de ce sens surnaturel de la foi qui est donné par l’Esprit Saint afin qu’ensemble, nous puissions tous entrer dans le cœur de l’Evangile et apprendre à suivre Jésus dans notre vie, et cela ne doit pas être vu comme un motif de confusion et de malaise.
Beaucoup de commentateurs, ou des gens qui parlent, ont imaginé voir une Eglise en litige où une partie s’oppose à l’autre, en allant même jusqu’à douter de l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unité et de l’harmonie dans l’Eglise. L’Esprit Saint qui tout au long de l’histoire a toujours conduit la barque, à travers ses ministres, même lorsque la mer était contraire et agitée et les ministres infidèles et pécheurs.
Et, comme j’ai osé vous le dire au début, il était nécessaire de vivre tout cela avec tranquillité, avec une paix intérieure également parce que le synode se déroule cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est une garantie pour tous.
Parlons un peu du Pape, à présent, en relation avec les évêques... Donc, la tâche du Pape est de garantir l’unité de l’Eglise ; elle est de rappeler aux pasteurs que leur premier devoir est de nourrir le troupeau — nourrir le troupeau — que le Seigneur leur a confié et chercher à accueillir — avec paternité et miséricorde et sans fausses craintes — les brebis égarées. Je me suis trompé ici. J’ai dit accueillir : aller les chercher.
Sa tâche est de rappeler à tous que l’autorité dans l’Eglise est service (cf. Mc 9, 33-35) comme l’a expliqué avec clarté le Pape Benoît XVI, avec des mots que je cite textuellement : «L’Eglise est appelée et s’engage à exercer ce type d’autorité qui est service, et elle l’exerce non à son propre titre, mais au nom de Jésus Christ... A travers les pasteurs de l’Eglise, en effet, le Christ paît son troupeau : c’est Lui qui le guide, le protège, le corrige, parce qu’il l’aime profondément. Mais le Seigneur Jésus, Pasteur suprême de nos âmes, a voulu que le collège apostolique, aujourd’hui les évêques, en communion avec le Successeur de Pierre... participent à sa mission de prendre soin du Peuple de Dieu, d’être des éducateurs dans la foi, en orientant, en animant et en soutenant la communauté chrétienne, ou comme le dit le Concile, en veillant “à ce que chaque chrétien parvienne, dans le Saint-Esprit, à l’épanouissement de sa vocation personnelle selon l’Evangile, à une charité sincère et active et à la liberté par laquelle le Christ nous a libérés” (Presbyterorum ordinis, n. 6)... c’est par notre intermédiaire — continue le Pape Benoît — que le Seigneur atteint les âmes, les instruit, les protège, les guide. Saint Augustin, dans son Commentaire à l’Evangile de saint Jean dit : “Que paître le troupeau du Seigneur soit donc un engagement d’amour” (123, 5); telle est la règle de conduite suprême des ministres de Dieu, un amour inconditionnel, comme celui du Bon Pasteur, empli de joie, ouvert à tous, attentif au prochain et plein d’attention pour ceux qui sont loin (cf. Saint Augustin, Discours 340, 1; Discours 46, 15), délicat envers les plus faibles, les petits, les simples, les pécheurs, pour manifester l’infinie miséricorde de Dieu avec les paroles rassurantes de l’espérance (cf. ibid., Lettre 95, 1) » (Benoît XVI, Audience générale, mercredi 26 mai 2010).
Donc l’Eglise est du Christ — elle est son Epouse — et tous les évêques, en communion avec le Successeur de Pierre, ont la tâche et le devoir de la protéger et la servir, non pas en maîtres mais en serviteurs. Le Pape, dans ce contexte, n’est pas le seigneur suprême mais plutôt le suprême serviteur — le « servus servorum Dei »; le garant de l’obéissance et de la conformité de l’Eglise à la volonté de Dieu, à l’Evangile du Christ et à la Tradition de l’Eglise, en mettant de côté tout arbitraire personnel, tout en étant — par la volonté du Christ lui-même — le « Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles » (Can. 749) et bien que possédant « dans l’Eglise le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel » (cf. Cann. 331-334).
Chers frères et sœurs, nous avons encore à présent une année pour mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes aux nombreuses difficultés et innombrables défis que les familles doivent affronter ; à apporter des réponses aux nombreux découragements qui assiègent et étouffent les familles.
Une année pour travailler sur la « Relatio synodi » qui est le résumé fidèle et clair de tout ce qui a été dit et discuté dans cette salle et au sein des carrefours. Et elle est présentée aux Conférences épiscopales comme « Lineamenta ».
Que le Seigneur nous accompagne, nous guide sur ce parcours à la gloire de Son nom avec l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et de saint Joseph ! Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ! »

Le chrétien, « un homme ou une femme d'espérance



Le Pape François est revenu ce matin sur l’Évangile de saint Luc (Lc 12, 35-38) et la lecture de saint Paul Apôtre aux Éphésiens (Ep 2, 12-22).
Dans le premier extrait, Jésus prend l’exemple des serviteurs vigilants pour évoquer l’attente du Seigneur. Le Pape a fait remarquer que le premier service que le Maître rend aux chrétiens est de leur donner une « identité », car « nous, sans le Christ, nous n’avons pas d’identité ». Le Pape s’est alors appuyé sur les mots écrits par saint Paul aux Éphésiens : « souvenez-vous qu'en ce temps-là vous n'aviez pas de Messie à attendre, vous n'aviez pas droit de cité dans le peuple de Dieu ». Pour le Pape, « ce qu’est venu faire Jésus, c’est nous donner une citoyenneté, une appartenance à un peuple, un prénom, un nom ». Ainsi, le Christ « nous a réunis » par « son sang », a déclaré le Pape, ajoutant ensuite : « Nous savons tous que lorsque nous ne sommes pas en paix avec les autres, il y a un mur. Il y a un mur qui nous divise. Mais Jésus nous offre son aide pour abattre ce mur, pour que nous puissions nous rencontrer. Et si nous sommes divisés, nous ne sommes pas amis, nous sommes ennemis. Et il a fait plus, pour tous nous réconcilier en Dieu. Il nous a réconciliés avec Dieu : des ennemis, il a fait des amis ; des étrangers, il a fait des fils », a-t-il expliqué s’inspirant de saint Paul.
Attendre Jésus, une attitude du chrétien plein d'espérance
Mais pour que cela soit réalisé, « quelle est la condition ? », a demandé le Pape. « Attendre Jésus », a-t-il poursuivi. « Qui n’attend pas Jésus, ferme la porte à Jésus, ne le laisse pas faire cette œuvre de paix, de communauté, de citoyenneté, et plus encore : de nom. Il nous donne un nom. Il nous fait fils de Dieu. C’est cela, cette attitude d’attente de Jésus, qui est à l’intérieur de l’espérance chrétienne. Le chrétien est un homme ou une femme d’espérance » , a affirmé le Pape. « Il sait que le Seigneur viendra. Il viendra vraiment, hein ? Nous ne savons pas l’heure, mais il viendra, il viendra nous trouver, mais pas nous trouver isolés, ennemis, non. Il viendra nous trouver comme Il nous a faits par son aide : amis, voisins, en paix ».
Le Pape a alors posé une dernière question qui pourrait aussi venir à l’esprit du chrétien : comment attendre Jésus ? Et d’abord, est-ce que « je L’attends ou je ne L’attends pas ? ». D’après le Saint-Père, il faut aussi se demander si « je crois à cette espérance, au fait que Lui viendra ? Ai-je le cœur ouvert, pour entendre le bruit, quand Il frappe à la porte, quand Il ouvre la porte ? Le chrétien est un homme ou une femme qui sait attendre Jésus et c’est pourquoi c’est un homme ou une femme d’espérance », a répété le Pape. « En revanche le païen – et tant de fois, nous chrétiens, nous nous comportons comme les païens – le païen oublie Jésus, il pense à lui-même, à ses affaires, il n’attend pas Jésus. L’égoïste païen fait comme s’il était un dieu : “ Moi je me débrouille tout seul ”. Et ça finit mal, ça finit sans nom, sans proximité, sans citoyenneté », a finalement prévenu le Pape. 

lundi 6 octobre 2014

Seul Jésus est porteur d'un message qui sauve l'humanité

                                                                             

 Croire en Jésus, porteur d’un message qui sauve l’humanité de tous les temps ou se réfugier dans un salut, fruit de “commandements créés par des hommes”. C’est le dilemme posé par le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
L'unique désir de Dieu est de sauver l’humanité mais le problème est que souvent, c’est l’homme qui veut dicter les règles du salut. C’est le paradoxe dramatique de nombreuses pages de la Bible qui arrive à son apogée dans la vie terrestre du Christ. Le Pape François approfondit ce paradoxe en partant du passage de l’Évangile où Jésus exprime toute sa peine dans le fait de voir son propre peuple s’opposer à lui et les villes lui tourner le dos à l’annonce de son message. Son avertissement à Chorazeïn et à Bethsaïde est le suivant : « Si à Tyr et à Sidon s'étaient produits les prodiges qui se sont accomplis parmi vous, elles se seraient converties depuis longtemps ». Le Pape François observe que c’est dans cette sévère et amère comparaison que se résume « toute l’histoire du salut ». Comme ils ont refusé et tué les prophètes avant lui, « car ils étaient gênants », ils agissent maintenant de la même manière avec Jésus. Et le drame de « la résistance au salut » est provoqué par les gouvernants du peuple :
“ C’est la classe dirigeante qui ferme ses portes à la méthode qu’utilise Dieu pour nous sauver. Ainsi, l’on comprend les dialogues forts de Jésus avec la classe dirigeante de son époque: ils se disputent, ils le mettent à l’épreuve, ils lui tendent des pièges pour voir s’il tombe. C’est la résistance au salut. Jésus leur dit : « Mais je ne vous comprends pas ! Vous agissez comme des enfants : on vous a joué de la flûte et vous ne dansez pas ; on vous a chanté une complainte et vous n’avez pas pleuré. Mais que voulez-vous ? ; Nous voulons accomplir le salut à notre façon ! Il y a toujours une condamnation de la méthode employée par Dieu ».
Un comportement que le Pape François distingue de celui du “peuple croyant” qui, dit-il, comprend et “accepte” le salut porté par Jésus. Un salut qui, au contraire, pour les gouvernants du peuple se réduit en substance à l’accomplissement des 613 préceptes créés, affirme le Pape, par « leur fièvre intellectuelle et théologique » :
“Ils ne croient pas à la miséricorde ou au pardon: ils croient aux sacrifices. « Je veux de la miséricorde, non des sacrifices ». Ils croient que tout est réglé, bien arrangé et que tout est clair. C’est le drame de la résistance au salut.  Nous tous, nous portons également ce drame à l’intérieur de nous. Mais cela nous fera du bien de nous demander : comment je souhaite être sauvé ? À ma façon ? D’une façon spirituelle, qui est bonne, qui me fait du bien mais qui est fixe, où tout est clair et où il n’y a pas de risque ? Ou d’une façon divine, c’est-à-dire sur le chemin de Jésus qui nous surprend toujours, qui nous ouvre toujours les portes au mystère de l’omnipotence de Dieu, qui est la miséricorde et le pardon ? ».
“Cela nous fera du bien- insiste le Pape François- de penser que ce drame se trouve dans notre cœur”. Si cela nous arrive, il faut réfléchir sur le fait qu’on confonde « la liberté avec l’autonomie » et choisir le salut que nous retenons être « juste ».
“ Est-ce que je crois que Jésus est le maître qui nous enseigne le salut ou est-ce que je vais partout pour demander les services de gourous qui m’en enseignent un autre ? Est-ce que je choisi un chemin plus sûr ou est-ce que je me réfugie sous le toit de prescriptions ou de commandements créés par des hommes ? Et ainsi,  est-ce que je me sens sûr et avec cette sureté,  est-ce que j’achète mon salut, celui que Jésus donne gratuitement avec la gratuité de Dieu ? Cela nous fera du bien de nous poser ces questions. Et la dernière : est-ce que je résiste au salut de Jésus ? ».
(Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)

samedi 30 août 2014

Le Pape appelle un prêtre irakien en larmes pour son troupeau

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(RV) Le 19 août dernier, le Pape a appelé un prêtre irakien travaillant dans un camp de réfugiés du Kurdistan irakien pour l’assurer de son soutien et de sa proximité aux chrétiens persécutés dont il s’occupe. La Salle de presse du Saint-Siège confirme la nouvelle diffusée vendredi 29 août 2014 par l’agence Zenit.
Ce samedi 30 août, le vice-directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le père Ciro Benedettini, a reçu la confirmation de la véracité de cet appel par le Secrétaire du Pape.
Sur le vol papal de retour de Corée du Sud, un journaliste remet une lettre au Pape. Alan Holdren a pris le soin de retranscrire le message d’un ami, envoyé par un système de messagerie téléphonique. Cet ami est le prêtre irakien Behnam Benoka. Le prêtre de Bartella, une petite ville chrétienne des environs de Mossoul et vice-recteur du séminaire catholique à Ankawa,  travaille aujourd’hui « sous une tente avec un groupe de médecins et de volontaires » pour apporter du secours médical aux réfugiés arrivés ces dernières semaines au Kurdistan.
Dans une vallée obscure au milieu d'un grand troupeau de loups féroces
En quelques mots resserrés et chargés de douleur, le père Behnam Benoka décrit la terrible situation des chrétiens déracinés. « Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable, ils meurent et ils ont faim, ils n'en peuvent plus. Nous, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes peu et nous craignons de ne pas pouvoir répondre aux exigences physiques et psychiques de tes enfants et nos enfants ».
« Je vous écris avec mes larmes, car nous sommes ici dans une vallée obscure au milieu d'un grand troupeau de loups féroces. Sainteté, je crains de perdre tes tout-petits, surtout les nourrissons qui s'affaiblissent davantage chaque jour. Envoie-nous ta bénédiction pour avoir la force de continuer et de résister encore. »
Dans son message, le prêtre irakien exprime aussi sa reconnaissance au Pape qui a lancé de nombreux appels public pour le retour de la paix en Irak et « parce que tu nous portes toujours dans ton cœur, et tu nous mets sur l'autel où tu célèbres la messe, pour que Dieu ait pitié de nous ».
Ce que lui répond le Pape
Selon le prêtre, interrogé par Zenit, le Pape ému a exprimé sa « gratitude » pour le travail accompli par les bénévoles dans les camps de réfugiés. François a réaffirmé son « plein soutien et sa proximité » aux chrétiens persécutés. Il a également promis de continuer à faire « de son mieux pour donner du réconfort à ceux qui éprouvent de la souffrance ».
Le Pape a donné enfin à tous sa bénédiction apostolique en demandant aux Seigneur pour les réfugiés « le don de la persévérance dans la foi », rapporte Zenit.

vendredi 25 juillet 2014

Suite au crash d'un avion d'Air Algérie, un télégramme du Pape


Un télégramme de condoléances a été envoyé au nom du Pape François ce vendredi par le Secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, à Mgr Ghaleb Bader, l’archevêque d’Alger, suite au crash d’un avion d’Air Algérie avec 118 personnes à bord dans le nord du Mali. Il n’y a aucun survivant.
« Informé du tragique accident d’un vol Air Algérie survenu au-dessus du Mali, faisant de nombreuses victimes, Sa Sainteté le Pape François s’associe par la prière à la peine des familles qui ont perdu un être cher. Il leur exprime ses vives condoléances et les assure de sa profonde sympathie dans cette douloureuse épreuve. Il prie Dieu d’accueillir les défunts dans sa paix et il lui demande d’apporter réconfort et espérance à toutes les personnes touchées par ce drame.»
Les débris de l'appareil, un McDonnell Douglas MD83 à destination d'Alger qui s'est écrasé 50 minutes après avoir décollé de Ouagadougou, ont été repérés jeudi soir par un hélicoptère de l'armée burkinabè dans la zone de Gossi, ville du nord du Mali située près de la frontière avec le Burkina Faso. Cette information de l'armée burkinabè a très vite été confirmée par la présidence française, qui a parlé d'une épave de l'avion « désintégrée », et un drone de l'armée française venu de Niamey, au Niger, a survolé la zone dans la nuit de jeudi à vendredi.
Cinquante et un Français étaient à bord
Cinquante et un Français se trouvaient à bord de l'avion, ainsi que 23 Burkinabès, le reste des passagers venant de plusieurs autres pays, dont le Canada, le Liban, l'Algérie. Les six membres de l'équipage de l'avion affrété par la compagnie algérienne étaient espagnols. Les causes de l’accident semblent liées aux très mauvaises conditions météo au moment du vol.
Avant le crash du MD83 affrété par Air Algérie auprès de la société espagnole Swifair, un avion de la Malaysia Airlines s'était écrasé le 17 juillet dans l'est de l'Ukraine après avoir été abattu par un missile dans un territoire contrôlé par les séparatistes pro-russes, faisant 298 morts.
Mercredi, un avion de la compagnie taïwanaise TransAvia s'est écrasé sur une île au large de Taïwan après une tentative d'atterrissage par très mauvais temps, causant la mort de 48 des 58 occupants de l'appareil. (avec agence afp)

Le Pape François sera ce samedi à Caserte


Ce samedi 26 juillet, le pape François sera à Caserte en Campanie, à une trentaine de kilomètres au nord de Naples. Il passera près de quatre heures avec la communauté catholique locale, rencontrant d’abord les prêtres de ce petit diocèse avant de célébrer la messe devant la Reggia di Caserta.
A son arrivée en hélicoptère, à 15h45 (heure locale), près du palais royal de Caserte, le pape François sera accueilli par cinq personnalités locales : Mgr Giovanni D’Alise, évêque de Caserte, Carmela Pagano, préfet de Caserte, Pio Del Gaudio, maire de la ville, Domenico Zini, président de la Province de Caserte, et Veniero Santoro, commandant de l’Ecole des Sous-officiers de l’Armée de l’Air italienne (Aeronautica Militare). Puis le Saint-Père se rendra au Cercle des officiers de l’Armée de l’Air, dans la célèbre Reggia di Caserta. Il y rencontrera les quelque 70 prêtres du diocèse. Aucun discours n’est officiellement prévu, mais il est fort probable que le pape s’adresse au clergé.A 17h30, le pape François commencera un tour en papamobile au milieu de la foule rassemblée devant le gigantesque édifice. A 18h, sur cette même place, il célèbrera la messe à l’occasion de la fête liturgique de la mère de la Vierge Marie, sainte Anne, patronne de cette ville. Le pape devrait quitter les lieux autour de 19h30 pour retourner au Vatican.
La presse locale évoque la présence de quelque 300 000 personnes à la messe, alors que le diocèse ne compte qu’un peu plus de 210 000 habitants… Beaucoup de fidèles devraient donc arriver de Naples ou des villes alentour. Le Pape reviendra le 28 Juillet
A l’origine, le pape François avait souhaité se rendre en privé à Caserte pour voir Giovanni Traettino, un ami pasteur évangélique connu en Argentine. Mais, à la nouvelle de la venue du pape, l’évêque du lieu et les fidèles ont vivement souhaité rencontrer le Saint-Père. Dès lors, ce dernier a programmé deux visites distinctes et rapprochées dans la région, l’une le 26 juillet à la rencontre de la communauté catholique, et l’autre deux jours plus tard, “strictement privée“, à la paroisse évangélique.La Reggia di Caserta, décor de "Star Wars"
La construction du palais royal de Caserte a été entreprise en 1752 par Charles de Bourbon (1716-1788), alors roi de Naples. Marie-Caroline d’Autriche, sœur de la reine de France, Marie-Antoinette, a séjourné à la Reggia di Caserta. L’épouse du roi Ferdinand IV de Naples y met au monde Marie-Amélie, qui épouse en 1809 Louis-Philippe (1830-1848), le dernier roi de France.Proclamée patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1997, cette résidence de la famille royale des Bourbon de Naples est l’un des plus grands palais au monde (61 000 m² !) et a servi de décor à de nombreux films, parmi lesquels des épisodes de la saga "Star Wars" ou encore "Anges et démons", adaptation cinématographique du best-seller de Dan Brown. (Apic)
Photo: la Reggia de Caserte

vendredi 27 juin 2014

Présentation de l’«Instrumentum laboris» de l’assemblée extraordinaire du Synode des évêques sur la famille


L’Evangile de la famille ; les situations familiales difficiles ; l’éducation à la foi et à la vie de tout le noyau familial. Tels sont les trois domaines dans lesquels se développent l’Instrumentum laboris pour l’assemblée extraordinaire du synode des évêques sur la famille, qui se réunira du 5 au 19 octobre de cette année pour réfléchir sur le thème « Les défis pastoraux sur la famille dans le contexte de l’évangélisation ». Le contenu du document a été présenté ce matin, jeudi 26 juin, à la salle de presse du Saint-Siège.
La première partie du texte traite du dessein de Dieu, de la connaissance biblique et magistérielle et de leur réception, de la loi naturelle et de la vocation de la personne dans le Christ. Le constat de la mauvaise connaissance de l’enseignement de l’Eglise exige des agents de la pastorale une meilleure préparation et l’engagement en vue de favoriser sa compréhension de la part des fidèles, qui vivent dans des contextes cultuels et sociaux différents.
La deuxième partie, qui affronte les défis pastoraux inhérents à la famille, considère de manière particulière les situations pastorales difficiles, qui touchent aux concubinages et aux unions de fait, les séparés, les divorcés, les divorcés remariés et leurs éventuels enfants, les filles mères, ceux qui se trouvent dans des situations d’irrégularité canonique et ceux qui demandent le mariage sans être croyants ou pratiquants.
La troisième partie présente tout d’abord les thématiques relatives à l’ouverture à la vie, telles que la connaissance et les difficultés dans la réception du magistère, les suggestions pastorales, la pratique sacramentelle et la promotion d’une mentalité de l’accueil. Dans le document est dénoncé la faible connaissance de l’encyclique Humanae vitae.
Le document sera à présent l’objet d’étude et d’évaluation de la part des conférences épiscopales et sera confronté aux différentes réalités locales de façon à souligner les axes sur lesquels avancer des propositions pastorales à débattre et approfondir pendant les travaux de l’assemblée extraordinaire puis de l’assemblée ordinaire qui se déroulera du 4 au 25 octobre 2015 et qui aura pour thème « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ».

Homélie : l'homme doit se faire petit


Pour communiquer à l’homme son tendre amour de Père, Dieu a besoin que l’homme se fasse petit. C’est le fil conducteur de l’homélie prononcée par le Pape François lors de la messe de ce vendredi matin, jour du Sacré Cœur de Jésus, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.
S’il y a bien quelque chose qui caractérise la manière dont Dieu conçoit l’amour envers ses créatures, c’est l’action. Il n’attend pas mais il donne, il ne parle pas mais agit. Dieu « nous donne la grâce, la joie de célébrer dans le cœur de son Fils les grandes œuvres de son amour. On peut dire qu’aujourd’hui, c’est la fête de l’amour de Dieu en Jésus Christ, de l’amour de Dieu pour nous, de l’amour de Dieu en nous ».
Relation père enfant
A l’immensité qui caractérise également l’amour de Dieu envers les hommes, doit correspondre la petitesse du cœur de l'homme. Moïse rappelle et explique au peuple hébreux que Dieu l’a choisi parce qu’il est « le plus petit de tous les peuples ». Jésus loue le Père « parce qu’il a caché les choses divines aux doctes et les a révélées aux petits ».
Ce que Dieu recherche avec l’homme, explique donc le Pape François, c’est « un rapport de père à enfant »« Si nous nous sentons forts, nous n’aurons jamais l’expérience de la caresse du Seigneur, les caresses si belles du Seigneur », insiste le Pape. « Même Jésus, Lui, le Fils de Dieu, s’abaisse pour recevoir l’amour du Père » poursuit-il.
Autre particularité de l’amour de Dieu : il nous précède en toute chose. « Quand nous arrivons, Il est là. Quand nous Le cherchons, Lui nous a cherché avant. Il est toujours devant nous, Il nous attend pour nous recevoir dans son cœur, dans son amour. Et ces deux choses peuvent nous aider à comprendre ce mystère de l’amour de Dieu avec nous. »

jeudi 26 juin 2014

Celui qui juge se met à la place de Dieu, c'est un hypocrite

Ne pas juger les autres, sous peine d’être jugé soi-même, voilà l’enseignement du Pape François délivré lors de son homélie ce lundi matin à la Chapelle Sainte-Marthe. Quelqu’un qui juge est un usurpateur car Dieu est « l’unique juge », qui juge un frère se trompe et finira par être jugé de la même façon et « finira victime du même manque de miséricorde ».
Prenant appui sur le sermon sur la montagne, où Jésus dénonce l’hypocrisie de celui qui veut enlever la paille dans l’œil de son frère alors qu’il a lui-même une poutre dans l’œil, le Pape François estime que celui qui juge « se trompe, s’embrouille l’esprit et va vers une défaite ». Juger l’autre revient à 


« confondre la réalité » : «celui qui juge est si obsédé par celui qu’il veut juger que cette paille ne le laisse pas dormir ! Il oublie sa poutre et confond paille et poutre. Celui qui juge finit mal car prendre la place de Dieu revient à parier sur une défaite : celle d’être jugé de la même façon qu’on a jugé ».

Suivre l'exemple de Jésus, le premier défenseur
Le Pape François ajoute que « Dieu prend du temps pour juger » alors que celui qui juge « le fait immédiatement ». « Seul Dieu juge, ajoute François, et ceux à qui Dieu donne l’autorité de le faire ». Jésus est un exemple à suivre pour le Pape : « Jésus, devant Dieu, n’accuse jamais ! Au contraire, il défend ! C’est le premier Paraclet. Ensuite arrive le deuxième, l’Esprit Saint. Et l’accusateur est le démon, Satan. Oui, Jésus jugera, à la fin du monde, entre temps, il intercède, il défend » détaille François. Celui qui est jugé pourra toujours compter sur la défense de Jésus, son premier défenseur, son premier avocat.
En somme, celui qui juge « imite le principe de ce monde, qui va toujours derrière les gens pour les accuser devant le Père, affirme le Pape, alors que le Seigneur nous donne la grâce d’imiter Jésus, et pas d’imiter l’autre, qui nous détruira au bout du compte ». Plus qu'un accusateur, le Pape François conseille d’être un défenseur des autres devant Dieu : « si je vois une mauvaise chose chez un autre, je vais me taire, aller prier et le défendre devant le Père, comme le fait Jésus. Prier pour lui, mais ne pas le juger ! Il faut bien se souvenir de cela quand vient l’envie de juger les autres » a conclu François.

Nous ne sommes pas chrétiens à titre individuel



(RV) Il s’agissait de la dernière audience générale avant la pause estivale. En présence de plus de 30 000 personnes, sous un ciel lourd, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur l’Eglise entamé la semaine dernière. « Nous ne sommes pas chrétiens à titre individuel, nous appartenons à l’Église, par laquelle nous entrons dans une alliance qui nous précède, une alliance entre Dieu et les hommes. », a déclaré le Pape en précisant que « l’on ne crée pas des chrétiens en laboratoire, car le chrétien fait partie d’un peuple qui vient de loin et qui s’appelle Eglise. Personne ne devient chrétien par soi-même. Il est dans l’Eglise », a jouté le Pape.
« Nous devons être reconnaissants envers tous ceux qui nous ont précédés et accueillis dans l’Église, car on ne devient pas chrétien par soi-même. Ils ont vécu la foi et nous l’ont transmise, et sans eux nous ne connaîtrions pas le Seigneur. Par ailleurs, rencontrer le Christ directement est impossible en dehors de la communion et de la médiation de l’Église. Nous ne pouvons grandir comme chrétien qu’avec et grâce à d’autres personnes, en compagnie desquelles nous cheminons, même si cela est parfois difficile en raison de leurs faiblesses et de leurs limites. C’est par eux que Jésus vient à notre rencontre et se fait reconnaître. »
Le Pape devait encore déclarer que « l’Eglise est une grande famille, dans laquelle on est accueilli et on apprend à vivre en croyants et en disciples du Seigneur Jésus. » Le Pape devait ensuite contester ceux qui déclarent croire en Dieu, en Jésus, mais se désintéressent de l’Eglise, en prétextant de pouvoir avoir un rapport personnel, direct, immédiat avec le Christ, en dehors de la communion et de la médiation de l’Eglise. Pour le Pape il s’agit de « tentations dangereuses et dommageables. Dichotomies absurdes.» « Certes, a reconnu le Pape,cheminer ensemble est contraignant et peut s’avérer fatiguant, lorsque un frère ou une sœur dans l’Eglise crée des problèmes, est objet de scandale ». « Mais le Seigneur a confié son message de salut à des personnes humaines, et il vient à notre rencontre à travers nos frères et sœurs, avec leurs qualités et leurs défauts. Et cela signifie appartenir à l’Eglise ». « On ne peut aimer Dieu, sans aimer ses frères, on ne peut être en communion avec Dieu sans l’être avec l’Eglise et nous ne pouvons être de bons chrétiens si ce n’est avec tous ceux qui cherchent à suivre le Seigneur Jésus, comme un seul peuple ».